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sous le signe du cancer
11 juin 2016

Commentaire d'une pièce traitant du cancer

     Dans la pièce de théâtre "Constellations" interprétée par Marie Gillain, le problème du cancer est abordé avec réalisme. D'abord, la mère de l'héroïne (jouée par Marie Gillain) meurt du cancer et Marie nous révèle qu'elle a refusé de se nourrir pour mourir et non pas vivre artificiellement. "Elle n'avait pas peur de la mort" dit Marie Gillain.

     On comprend aisément quand Marie Gillain évoque son cancer qu'il s'agit d'un cancer inopérable et sans doute du même type que celui de sa mère : un cancer au cerveau. La critique indirecte des médecins est perceptible aisément. Comment osent-ils annoncer la nouvelle à une femme jeune et lui dire surtout qu'elle n'en a que pour un an ou six mois ? De plus au problème de l'annonce de la maladie, se greffe la difficulté de ne pas céder à la panique propagée sur les sites internet traitant de la médecine (par exemple "médisite"). L'atroce peur d'être dans le mauvais côté des statistiques est bien mis en évidence par Marie Gillain quand elle fait remarquer à son compagnon, l'apiculteur "qu'est ce que cela peut faire s'il y a deux tiers des cancéreux malades comme moi qui survivent à un an, si moi je fais partie du tiers qui mourra dans l'année !" Les statistiques doivent être dénoncées car il est évident qu'une malade du cancer redoutera les statistiques défavorables et partira battue face à la maladie cancéreuse. Les statistiques ne disent que des généralités, chaque cas est particulier. Toutefois le moral peut être atteint irrémédiablement si les statistiques sont mauvaises.

       Ce qui était intéressant est aussi comment annoncer à son conjoint son cancer ! En répétant avec des nuances près les mêmes phrases d'annonce de la maladie, Marie Gillain fait comprendre la difficulté de parler à l'autre (même celui qui assure vous aimer de son cancer). Ainsi, l'héroïne préfère aller voir seule le médecin pour apprendre la vérité, pas seulement pour protéger son compagnon mais aussi par désir de liberté : c'est sa vie, son cancer ! Le comportement de son compagnon est de plus en plus admirable parce qu'il la soutient, la rassure, lui affirme l'aimer. Plus, même si elle souhaite l'euthanasie, il lui révèle qu'il l'accompagnera sans chercher à la dissuader. L'épineux problème de l'euthanasie se pose avec acuité. L'héroïne comme sa mère avant elle refuse une de vie artificielle et préfère en finir, c'est pour cela qu'elle veut aller à l'étranger, comme la Suisse, où l'euthanasie est possible.

       Bref une pièce forte qui pose beaucoup de problèmes sur les cancers inopérables, la mort...La parole de l'héroïne se brouille, elle cherche ses mots, premières atteintes de la tumeur cérébrale. Faut-il aller voir cette pièce quand on souffre soit même du cancer ou quand un proche est atteint du cancer ? Tout dépend de son état de santé : plutôt dépressif, mieux vaut s'abstenir surtout si la gravité de votre cancer vous fait peur à tout moment ! Mais sinon cette pièce pose bien les problèmes relatifs au cancer et dénonce assez l'annonce de la maladie par les médias ou les médecins. L'interprétation des deux acteurs, le texte sont remarquables !      

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