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sous le signe du cancer
8 mai 2015

Solidarité cancer : histoire d'une amitié (1ère partie)

DESTINS   CROISES

      Derrière la mairie du vingtième arrondissement et le petit square, l’Hôpital Tenon forme un quadrilatère : les malades, les patients, le public, les médecins déambulent sous les arcades. A l’écart, une femme attendait devant la consultation d’oncologie. D’âge mur, elle avait l’air fatigué, les traits tirés. Vêtue d’une tenue sport, sans recherche, elle était perdue dans ses pensées. A proximité, une femme plus jeune portait une tenue plus chic, un tailleur ; elle croisait et décroisait les jambes, impatiente.  « Comment vous appelez vous ?  Moi, c’est Laura » Claire déclina son prénom au même moment, elle fut appelée. Un médecin au visage grave fit entrer Claire et lui exposa en deux mots que ses analyses n’étaient pas bonnes et qu’une cure de chimiothérapie serait sans doute nécessaire. Claire ressortit sans rien voir, oubliant Laura. Elle partit le plus vite possible pour aller à la piscine Nakache.  Récemment construite, la piscine surprenait par ses vitrages, ses bacs en inox où l’eau affleurait jusque sur les pourtours, ses jets d’eau intermittents. Elle entra dans l’eau fraîche et tout de suite, elle retrouva le calme que les mots du médecin de  l’Hôpital Tenon avait ôté : « vous avez un autre cancer » c’était le quatrième depuis l’âge de dix-sept ans : quatre cancers en quinze ans ! Chaque fois, la peur de mourir lui tordait le ventre et de plus en plus. Il avait fallu qu’elle aille à la piscine Nakache, près de Belleville pour essayer de se calmer.

      Aussi, dans ce moment de désarroi, dans la crainte d’un avenir lourd de menaces à cause de la reprise de la maladie, elle voulait voir Paris, le Paris de son arrondissement. Elle décida de se rendre au parc de Belleville. Etagé en terrasses, il offrait du promontoire de la maison de l’air, une magnifique vue sur Paris. Dans le lointain bleuâtre, la Tour Eiffel, à droite,  mais aussi, en face, à l’horizon la Tour Montparnasse et tant d’autres monuments qu’elle aimait lui firent oublier ses angoisses. Ce parc, d’ailleurs, avec ses pentes, ses chemins sinueux, sa végétation pas trop policée lui permettait de retrouver la nature, d’entendre les oiseaux et donc de reprendre goût à la vie simple.

        Elle avait le sentiment d’être un chaînon avec tout ce qui vit, comme à l’unisson de la ville bruyante. Ensuite, elle décida de se rendre en bus au théâtre de la Colline pour réserver  un spectacle. Puis, elle se dirigea vers la mairie où elle visita une exposition de peinture et discuta avec des peintres amateurs. Elle se sentait faire partie de la communauté des habitants : leur sourire, leur main tendue l’aidaient à reprendre goût à la vie. C’était des rendez vous donnés, des invitations à d’autres expositions, des envies d’écouter tels compositeurs, tels musiciens...

          Comme elle aimait ces rues vivantes qu’elle parcourait en vélib. Ces rues pleines d’odeurs, de senteurs, de clameurs. Elle aimait ce quartier cosmopolite, cet arrondissement aux visages divers. Elle avait délibérément choisi d’y vivre depuis son divorce. Elle avait quitté le Midi par amour pour Paris. Paris, deux syllabes magiques qui contenaient tant de promesses : culturelles (concerts, expos, théâtres, opéras…) d’abord, mais aussi de beauté. Paris lui avait tout permis depuis des années. Plus encore dans son arrondissement, les échanges avec les habitants étaient fructueux, aimables. La boulangère maghrébine, l’épicier chinois du coin, les primeurs du marché : dans la forêt de visages que constituait la foule des parisiens du vingtième, elle avait croisé un regard ami, un sourire complice : le sentiment  d’appartenir à son quartier, son arrondissement, à ce coin de Paris qu’elle aimait. Elle prit un vélib pour se rendre une fois de plus au cimetière du Père Lachaise. Là, elle savait retrouver les amis inconnus qui avaient tissé tant de liens l’avaient plus façonnée que ses parents. Elle se dirigea d’emblée vers la tombe de Balzac avec son buste si reconnaissable. Elle redit en pensée le défi célèbre lancé par Rastignac, du Père Lachaise après l’enterrement du Père Goriot : « A nous deux, maintenant ». Elle, aussi, elle pouvait défier le crabe encore une fois et dire « A nous deux maintenant ». Elle avait pour alliés les écrivains, les peintres, les musiciens… qu’elle aimait. Elle allait à la rencontre d’un nom ami : Nerval, Musset, Chopin, Colette, autant de passerelles vers l’autre siècle XIXème ou même XVIIIème et XVIIème.  Tous, ils avaient connu des doutes, des chagrins, ils allaient l’aider à vivre, à triompher de la maladie, de la mort. Elle retrouvait un peu dans ce cimetière ses racines.

Le vingtième arrondissement tout entier lui parut un réceptacle d’espoirs, de libertés. Elle allait vivre : il fallait vivre, tout ce qu’elle aimait, l’aiderait.

       Et Laura ? Après sa visite à l’hôpital Tenon, Laura se dirigea vers l’église Saint Germain de Charonne. Elle aimait ce coin de Paris qui ressemblait à un village : une des rares églises flanquées de son cimetière. Charonne, c’était encore le parfum des siècles passés. Il n’était pas étonnant que Barbara, la dame en noir, ait élu domicile à proximité dans une rue en contre bas. Dans un coin sombre de l’église, Laura se mit à réfléchir sur ce que lui avait dit le docteur : « vous n’avez pas de cancer mais vous ne pouvez pas continuer à vivre avec un homme qui vous bat, même épisodiquement ! ». Mariée depuis cinq ans, Laura avait vu son prince charmant se muer en homme violent et irascible. Pour lui plaire, elle avait abandonné sa province natale, sa famille pour le suivre. Mais le sacrifice avait été vain ; son couple était détruit par les soupçons injustes, les scènes violentes à propos de tout et de n’importe quoi… Les marques qu’on dissimule sous le fard,  les peines qu’on ne confie à personne, les pleurs qu’on refoule si bien que des maladies de cœur, des cancers peuvent survenir.

         Le seul réconfort était de trouver dans ce coin du vingtième arrondissement, une ambiance de village voire de campagne. Justement, elle habitait la campagne à Paris. Dans la rue Irénée-Blanc, elle était locataire d’un minuscule pavillon repeint en blanc avec une marquise au dessus de la porte d’entrée : une pelouse minuscule devant la maison mais il y avait des arbustes le long de la grille et des pots de fleurs étaient accrochés. Toutefois, pour elle le vingtième arrondissement ne se limitait pas à ce quartier calme et résidentiel. Quand sa petite maison lui paraissait ne plus pouvoir contenir ses angoisses, elle sortait pour oublier  la peur que lui procurait le retour de son mari. Le soir, quand elle entendait la grille du portail grincer et se refermer brutalement, elle savait que son mari rentrait de mauvaise humeur.         Rien ne trouverait grâce à ses yeux : ni le repas, ni le ménage, ni ses vêtements… et ce serait des plaintes, puis des reproches, puis souvent une gifle et parfois encore une bourrade, voire un coup. Quand la situation s’envenimait, elle partait, sourde aux menaces pour parcourir son quartier : elle aimait particulièrement la rue Strauss, la rue Ramponneau. Elle connaissait aussi les regards de l’ancien aqueduc de Belleville : comme le regard de La Lanterne ou  celui de La Roquette. Parfois, elle passait à l’angle des rues de Belleville et de Jouye-Rouve pour admirer la fresque « Paris 3 Temps » œuvres de Jean Le Gac et Ben, « Le Présent ».

     Elle fréquentait aussi les marchés qui lui rappelaient sa Provence natale. C’est sur la place Edith-Piaf, à côté de la rue Belgrand, qu’elle retrouva Claire. 

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M
J'écris du Canada, je souffrais d'un cancer du côlon et d'une hépatite lorsque mon ami d'université d'Afrique m'a présenté le Dr Itua, phytothérapeute qui guérit toutes sortes de maladies avec ses plantes médicinales, puis j'ai décidé de contacter le Dr Itua via son site Web https: //drituaherbalcenter.com/shop/ Email: drituaherbalcenter@gmail.com Je l'ai contacté et il m'a expliqué tout le processus sur la façon dont je vais procéder pour commander son produit à base de plantes.<br /> <br /> Ensuite, il m'a envoyé ses médicaments à base de plantes via le service de messagerie UPS qui a mis 3 jours pour m'amener ici au Canada, puis il m'a expliqué comment boire les médicaments à base de plantes pendant 30 jours pour guérir, ce que j'ai très bien fait et j'ai été guéri, Dr Itua à base de plantes les médicaments guérissent complètement mon cancer du côlon et mon hépatite et cela fait 3 ans maintenant qu'il n'y a pas eu d'épidémie, je suis si heureux d'être enfin guéri. Le Dr Itua peut guérir les maladies suivantes ; Herpès, VIH, MPOC, Diabète, Parkinson, Hépatite, Cancer, Lymes,<br /> <br /> S'il vous plaît, veuillez partager ceci parce que je veux que quelqu'un d'autre ici se rétablisse avec le grand médecin à base de plantes.
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